J’entends à la radio... non, disons les choses comme elles sont, nous l’avons tous entendu, réentendu, vu et revu à la télé : on ne saurait s’habiller n’importe comment quand on a l’honneur et l’avantage d’être admis dans le bureau ovale, au saint des saints de la White House. C’est un courtisan en veste bleu cobalt et cravate beige, un nommé Brian Glenn, l’un des happy few journaleux estampillés Maga maintenant accrédités auprès du boss, qui - probablement appointé comme l’arbitre des élégances, le Pétrone de Donald Néron - a grossièrement morigéné le Président Zelensky. Qui avait cru bien faire en revêtant, pour l’occasion, un battle-dress des plus sobres.
Billets d'humœur à périodicité aléatoire, géométrie variable et sujets... à caution (destinés notamment au délassement des cruciverbistes invétérés).
4 mars 2025
N° 302 - Lost in Washington
22 janvier 2025
N° 301 - Puisque le voilà...
Carlos, on t’avait prévenu
T’as pas de papiers, t’es foutu
Donald est revenu...
Pablo, mon copain Mexicain,
Les cops vont te filer le train
Donald est revenu...
Toi, la servante, toi la Maria
Tu vas devoir rentrer chez toi
Donald est revenu...
Amigos, nous en veuillez pas
Nous l’avons perdu ce combat
Maudit soit Donald, puisque le voilà !
Ma sœur, ma sœur ne le nie pas
Fais pas comm’ si tu savais pas
Que ce Donald est revenu...
Ma sœur, arrête d’espérer
Qu'il est moins macho qu’il n’était
Le Donald qui est revenu...
Ma sœur, tu le savais déjà
C’est un butor, c’est un goujat
Ce Donald qui est revenu...
Mes amies, ne vous lassez pas
Dit's le, dit's-lui qu’on n’en veut pas
Maudit soit Donald, puisque le voilà !
Et toi Nanuk, sors de l’igloo
Préviens les ours, préviens les loups
Donald est revenu...
Chez toi, Nanuk, t’étonne pas
De voir des gens qu’tu connais pas
Donald est revenu...
Ils vont fouiller comm’ des rapaces
Creuser des mines sous la glace
Donald est revenu...
Vous, les Inuits, lui ouvrez pas
Vous, Kalaallit, l’écoutez pas
Maudit soit Donald, puisque le voilà !
Facho, t’as pris le Capitole
Mais t’es gracié sous la Coupole
Donald est revenu...
Foreur, tu peux forer sans frein
Les écolos, bon, ça va bien
Donald est revenu...
Toi, l’inventeur de fauss’s nouvelles
Tu vas en répandre à la pelle
Donald est revenu...
Elon, Elon, saute de joie :
Des ploutocrates t'es le roi
Grace à ton Donald, puisque le voilà
Le voilà, le voilà !
6 janvier 2025
Numéro 300
Voilà, c’est le numéro 300, qui clôt le troisième volume, au moment où commence une nouvelle année que je souhaite, de tout cœur, sereine, heureuse et bien remplie à mes lectrices et lecteurs fidèles.
Mais... quel en est le nombre, combien en reste-t-il ? Plusieurs, dont j’appréciais les objections comme les éloges, ne sont déjà plus de ce monde... Quelques autres, pas avares hier de bons tuyaux comme de piques savoureuses, n'ont malheureusement plus aujourd'hui, du fait de l’âge ou de la maladie, le loisir ou la faculté de lire mes modestes billets...
Sinon, qui peut s’intéresser encore, à notre époque, à des biftons qui commencent par "J’entends à la radio..."? J'y entends dire justement que les petits écrans, avec youtube, instagram, tiktok et leurs algorithmes, ont pris nettement le dessus sur la télé, qui avait elle-même supplanté la TSF d'autrefois. On dit même que la moitié de nos contemporains, fatigués de l'info en boucle, saturés d'actualité et lassés de devoir démêler le faux du vrai et de ses alternatives, ont pris le parti de tout couper, de cesser purement et simplement de se tenir au courant. Alors, comment pourraient-ils savoir à quel événement, quel fait divers, quel potin tel ou tel billet fait allusion ?Pourraient-ils même en être curieux si la page, longue de plus de 280 caractères, leur parait rédigée en une sorte de jargon vieux français ? Ou, pis encore, lorsqu'elle prend la forme d'un détournement, d'une parodie d'une chanson d'un autre âge, dont nul ne connait plus la version originale. Alors qu'on peut faire tellement mieux, tellement plus vite, avec l'intelligence artificielle ! Il y a longtemps déjà (près d'un quart de siècle...) lors d'un meeting professionnel où nous faisions connaissance du groupe qui venait de nous absorber, leur grand chef m'avait présenté comme l'un des... dinosaures. Voilà, c'est ça : avec ma radio, mes subjonctifs, mes alexandrins, mes chansons françaises, je suis plus que jamais un dinosaure.
Mais on peut également juger inconvenant de s'amuser à des futilités, de perdre son temps à marivauder quand le monde est tellement angoissant, les périls si menaçants, quand tant de gens périssent sous les décombres ou survivent dans les ruines. C'est vrai, j'en conviens et cela me retient... Mais cela fait tellement de bien aussi de se changer les idées ! Alors, faisons une pause, le temps de choisir peut-être un autre support. Mais qu'on ne m'en veuille pas si jamais un racontar, un ouï-dire, me faisait encore craquer, à ma façon...