J'entends
à la radio que la TVA a fait monter les managers de manège sur leurs grands
chevaux de bataille. On a vu défiler derrière eux des gamines pomponnées, cramponnées à des
poneys près de se tamponner...
Ces manégeurs prédisent la mort du petit cheval ? Ils n'ont peut-être pas tort : est-il sain de surtaxer les cavaliers quand on
se prépare à manquer de pétrole ? Va-t-on rançonner aussi les marcheurs, les
cyclistes, les nageurs et les véliplanchistes ? Vous me direz qu'un canasson, c'est
un luxe : c'est cher, c'est encombrant et ça ne bouffe pas seulement quand on
s'en sert…
Mais
on va s'organiser pour se passer de voiture ! On va rouvrir les relais de poste
et installer un point d'Equilib' dans chaque quartier. On y choisira sa
monture en fonction du besoin : un trotteur pour faire ses courses, un frison
pour aller chez le coiffeur, un petit cheval pour le mauvais temps ou un
pzrewalski pour se rendre au club de scrabble. On empruntera un bourrin
comme un bouquin, à l'hippothèque, le temps de couvrir une équidistance. Le
choix ne manquera pas, on a de l'équipotentiel. Bien entendu on apprendra à monter
dès l'école, avec des classes équipées pour les handicapés moteurs (hippocagneux)
ou visuels (hippotaupes). On remplacera les cours de morale, hippocritement à
cheval sur les principes, par l'apprentissage des figures de dressage, depuis
le pas de côté à l'équilatéral jusqu'au quadrille au carré de l'hippoténuse. Les
équivalences de diplômes seront équitables et sans équivoque et l'on pourra mener ses études
jusqu'à l'hippothèse de doctorat.
Enfin,
répétons-le : faire ou manger du cheval, c'est bon pour la santé ! C'est un
remède* contre l'hippotonie et l'hippocondrie et ça dispense de l'hipposuccion.