10 novembre 2016

N° 173 - Elephant man




J'entends à la radio... En fait, je n'entends rien du tout. Je dormais bien, sur mes deux oreilles, et là, au réveil je tends l'une, je prête l'autre et... rien, rien de rien. La radio ? Je ne l'entends pas de cette oreille, pas plus de celle-ci que de celle-là. Je ne peux même pas dire que ça entre par l'une et ressort par l'autre. Je ne suis peut-être plus... qu'un ventre affamé ?

C'est vrai, je le sais bien, je suis un peu dur des deux feuilles. Tout ira mieux dès que j'aurai mis en place mes intras d'audika. Mais, flûte, je ne parviens pas à les introduire: ça résiste, ça coince... Je ne vais quand même pas déranger Anny Duperey pour ça : elle aurait beau jeu de faire la sourde oreille. Je sais bien aussi que mes esgourdes ne sont pas tout à fait aux normes: j'ai la conque biscornue, le tragus en pointe, le conduit étroit et tortueux. Mais faut-il donc avoir des oreilles d'âne ou des pavillons d'éléphant pour utiliser ces foutues prothèses ?

Bon Dieu, mais c'est bien sûr ! Voilà la question qui m'y a mis la puce. Je me préparais à écouter le résultat des élections américaines, à entendre le braiement du bourricot démocrate couvrant le barrissement du pachyderme républicain. Maintenant je suis au courant : c'est l'autre qui a gagné. Les démocrates ont pris la trempe. Ce qui me colmate l'ouïe, mon toubib appellerait ça une otite. En réalité c'est une réaction de ma trump d'Eustache, une sorte d'allergie...

Donald aura donc droit aux trumpettes de la renommée, si mal embouchées soient-elles. Moi, mes oreilles le sont encore, bouchées, mes conduits étrécis et mes tympans ensuqués*. Ca ne m'empêche pas de deviner ce qui nous pend au bout du nez, long comme le bras, dans six mois, et qui se voit déjà comme la trump au milieu de la figure...           **



* Rassurez- vous : je me soigne et c'est déjà presque fini.
** Mais cet instrument... Qu'est-ce qu'il fait donc là ?