27 décembre 2016

N° 175 - Un, deux, trois... soleil !




J'entends à la radio que Madame Royal a choisi le jour le plus court de l'année pour inaugurer une route solaire* ! A défaut de devenir présidente de notre république monarchique, Ségolène pourrait-elle en être la Reine Soleil ? Mais qu'elle ait choisi la Normandie pour cette innovation, vous n'imaginez pas le plaisir que cela me fait... Y a-t-il meilleure manière de démentir les légendes qui font de ce bel ancien duché le royaume des nuages et de la pluie ?

D'après "Une belle histoire"de Michel Fugain et Pierre Delanoë (1972).
Si tu as besoin de te remettre l'air et le rythme en tête, fais d'abord un tour 
sur https://www.youtube.com/watch?v=Vv_BvLmSBWg.
ou https://www.youtube.com/watch?v=AErazxVXkHw.

Ça pour les Normands, c'est une belle histoire
C'est leur récompense d'aujourd'hui
Vous pensiez : "Chez eux, là-haut, c'est le brouillard"
Et vous descendiez dans le midi, le midi...
Mais ils vont prouver qu'il est d'autres chemins
D'autres routes pour les vacances
Qu'en Normandie ils ont la chance
D'avoir le soleil en plus de l'air marin
Maintenant c'est une évidence 
Alors pourquoi vouloir aller plus loin ?

A travers la plaine entre les champs de blé
Ils vont déployer de longs rubans
De minces panneaux brillants et assemblés
Qui fourniront un flot de courant, de courant
Ils vont en coller partout sur les chemins
Sur les routes de nos vacances
Et nous aurons toujours la chance
Qu'un brulant soleil se lève le matin
Et donne leur pleine puissance
Aux panneaux de silice, c'est certain.

Il fera comment, ça c'est une autre histoire,
Les jours d'affluence où l'on conduit
A la queue leu leu, butoir contre butoir,
Si l'ombre en dessous les refroidit, refroidit ?
S'il est impensable que tout soit éteint
Les jours de départ en vacances
On roulera de préférence
En trottinette, en vélo ou en patins
Pour que les panneaux aient la chance
D'être par un rai de soleil atteints...

Il n'y aura chez eux plus jamais de brouillard
De raison d'aller là-bas dans le midi
Oui pour les Normands, c'est une belle histoire
Une invraisemblance d'aujourd'hui...


http://www.lepoint.fr/automobile/innovations/normandie-inauguration-de-la-premiere-route-solaire-du-monde-22-12-2016-2092375_652.php





5 décembre 2016

N° 174 - Zoo logique




J'entends à la radio que M. Jardin est sur les rangs pour la présidentielle. Décidément, rien ne se passe comme prévu ! Il parait qu'aujourd'hui son mouvement citoyen refuse du monde. L'an dernier il disait qu'une candidature de sa part signifierait qu'il avait échoué... Echec ou pas, moi qui me flatte d'avoir prédit le succès de Fillon dès le premier débat et le forfait de Hollande depuis des semaines, je vous le dis tout net : attendez-vous à savoir1 que M. Jardin ne sera pas élu ! Son ardeur à liguer les gens qui font des choses, les "faizeux" comme il dit, n'est pas en cause. Le problème n'est pas là. Son handicap, c'est son slogan : bleu, blanc, zèbre.

Zèbre, ce n'est pas une couleur. On ne peut pas confectionner un drapeau bleu, blanc, zèbre. Les zébrures sont par nature aussi aléatoires et singulières que nos empreintes digitales. Faute de pouvoir en définir la charte graphique on ne trouverait pas dans le pays deux pavillons identiques. Orner les façades de nos mairies d'étendards bleu, blanc, zèbre reviendrait à proclamer sur leurs frontons : liberté, égalité, zizanie.

Ne croyez pas que j'en fasse une affaire personnelle. Ne me dites pas qu'on peut schématiser les zébrures, les remplacer par des stries, des rayures, des hachures ou des traits parallèles et que j'en veux à Jardin de piétiner mes plates-bandes. Non, Jardin tient au zèbre. On peut le comprendre : l'animal est vif et le mot tranchant. Bleu, blanc, zèbre sonne mieux que bleu, blanc, gnou qui fait un peu gnangnan et mou du genou. Bleu, blanc, buffle ne conviendrait pas davantage : les bouffons serineraient bleu, blanc, bluff et bla-bla-bla.

Jardin aime le zèbre et je ne sais trop pourquoi2. Il n'y a pas de zèbres dans les villages de la France profonde où l'on se lève matin pour nourrir les enfants aux mamelles du labourage et du pâturage. Quitte à prendre un animal pour symbole je choisirais, moi, le percheron ou la charolaise3. Des bêtes solides, bien de chez nous, des noms de trois syllabes, chantants et balancés, des mots chauds et ronds qu'on garde longuement en bouche. Pas comme zèbre, qui file des lèvres à peine zézayé...

C'est vraiment une idée bizarre d'aller chercher son emblème au bout de la queue de l'alphabet. Le zèbre de Jardin, qui n'est pas un mauvais cheval, n'y est pas en très bonne compagnie. A part des sages comme Zadig4 et Zarathoustra5 il y croise des zouaves et des zigotos, Zorro et Zavatta pour les zygomatiques ou, pis encore, des zazous et des zozos zinzins, et Zazie6, avec deux z. Comment peut-il espérer finir en tête ? Vous me direz, la gauche est encore plus bête, qui prend le départ éparpillée par petits bouts, façon puzzle7...




1 Qui se souvient de Geneviève Tabouis ?
2 Si par hasard tu ne sais pas grand-chose d'Alexandre Jardin, il est temps de cliquer sur http://www.liberation.fr/france/2016/12/03/alexandre-jardin-un-zebre-candidat-a-la-presidentielle_1532715
3 Le bœuf et l'âne gris sont déjà réservés.
4 Sans Voltaire, M. Lefebvre. Et attention : "Il faut cultiver notre jardin", c'est Candide.
5 Là, pas Zara tout seul, M. Lefebvre.
6 Celle du métro.
7 Citation fameuse des Tontons flingueurs, largement reprise par la presse ces temps-ci...