31 mars 2015

N° 141 - Troubles auditifs


J'entends à la radio, j'entends… Au fait, j'ai entendu quoi ? Je ne dormais pas, pourtant. Enfin, il me semble... Je n'ai pas entendu les deux Alex : ni l'Alex Taylor polyglotte, ni l'Alex Vizorek de Wallonie. Et puis je n'ai rien retenu des journaux de Patrick Cohen. Rien non plus des billets éco. J'ai même dû zapper le Pop and Co de Rebecca Manzoni et l'édito de Thomas Legrand. J'ai loupé aussi l'invité de Léa Salamé. Ce n'est pas possible : je n'ai aucun souvenir du billet de Charline ! Charline comment déjà ? Ivanhoé, ou quelque chose comme ça. Oui, Vanhoe, Vanhoenacker. Bon, bientôt Bernard Guetta, avant Bruno Duvic...

Mais qu'est-ce qu'il se passe ? Ah, j'y suis ! Bon dieu mais c'est bien sûr, j'avais oublié : on est passé à l'heure d'été. Tout est décalé. Là, en fait, c'est déjà le tour d'Augustin Trapenard et de son boomerang culturel, comme il l'appelle. Tiens, il y a de la musique. Bof, pas terrible... On dirait un vieux moteur deux-temps... Qu'est-ce qu'il dit le chanteur ? I'm waiting for the man (1). Bah, oui, on t'attend Augustin ! Quoi, une autre chanson ? Enfin, si on peut dire, il ne chante pas celui-là, il récite. Froid au cœur... s'en est allée... rond dans l'eau...(2) Bon, je ne comprends rien mais ça a l'air d'être en français, c'est déjà ça... Mais l'Augustin, c'est clair, il a une panne d'oreiller. Il doit encore hiverner. Ils pourraient quand même présenter des excuses, à France-Inter. Et allez, encore une musique, sans transition. Dites donc, ça n'est pas récent, ça. En tout cas je le reconnais : c'est Dutronc. On nous cache tout, on nous dit rien (3). Ca, tu l'as dit, bouffi ! Ah, enfin, quand même, voilà quelqu'un qui cause : En raison d'un appel à la grève...

Non, ce n'est pas vrai ? Au moins dix jours que ça dure ! Deux fois, oui deux fois sans François Morel le vendredi. Elle n'en finit pas leur grève, à la maison ronde. Ils ne sont pas quatre au boulot. Et on s'étonne que les électeurs n'aillent pas voter ! Ce n'est pas parce qu'ils rechignent à voter bleu dans l'espoir que les roses deviennent plus rouges. Ni qu'ils hésitent à voter rose pour éviter que le bleu vire au foncé. Ni, ni qu'ils ne voient pas pourquoi se déranger pour voter blanc. Depuis deux semaines les fidèles de France-Inter, enivrés de chansons inédites, de tubes démodés et de musiques inconnues, sont scotchés au poste. Ils sont rivés au jukeboxe qui écoule un sacré stock de microsillons 30 cm et de vieux vinyles 78 tours. Pas surprenant qu'il y ait eu 50% d'abstentions : les auditeurs de France-Inter n'étaient même pas au courant des élections...




Extrait de la "Playlist musicale" du lundi 30 mars entre 7h et 9h.
1.   The Velvet Underground - I'm waiting for the man
2.   Daniel Darc - My baby left me
3.   Jacques Dutronc – On nous cache tout on nous dit rien.


19 mars 2015

N° 140 - Nom de nom


J'entends à la radio que le maire de Béziers a débaptisé la rue du 19 mars. Pas pour l'appeler demain Rue de l'Eclipse ou Rue du Printemps. A la place du cessez-le-feu de 62 en Algérie, il a mis le nom d'un baroudeur qui s'y était "illustré". Mais il a peut-être d'abord pensé à Charles Martel...

Quitte à en revoir les panneaux, constatons que cette ville pose un problème de moralité publique. Parce que si le chemisier consacre le plus clair de son temps aux chemises, le gazier au gaz et l'éclusier à l'écluse, on est en droit de se demander : c'est quoi la principale activité à Béziers ? Il faut changer ce nom ! Revenir aux origines, remonter à la souche, Baeterra, ou Béterre en bon français. On comprendrait au moins d'où vient le nom des Biterrois. Sauf que, pardonnez-moi, celui-là aussi est à censurer ! Ce sont vraiment les rois de l'indécence... Sans compter que le nom du maire n'est pas terrible non plus. Tout ce qui se termine en nard est rarement valorisant. Tenez, deux ou trois exemples : combinard, geignard, pinard... Mais vous en connaissez certainement d'autres. Il vaudrait mieux changer aussi le nom du maire. Ou alors changer de maire.

Par contre il y a un nom qu'il faut conserver et honorer à tout prix, n'en déplaise aux toubibs de la famille et de nos amis : c'est celui de Marisol Touraine. C'est un nom qui fleure bon le printemps et l'été à lui tout seul. Touraine, c'est le jardin de la France, c'est la renaissance... Citons au moins Balzac : "Honte à qui n'admirerait pas ma joyeuse, ma belle, ma brave Touraine dont les sept vallées ruissellent d'eau et de vin" !  Et Marisol : mar y sol... Dans Marisol il y a le ciel, le soleil et la mer ! Aucun nom ne symbolise mieux toute la douceur, la variété et le charme de notre pays, de son climat et de ses paysages, depuis ses prairies, ses rivières, les châteaux de nos villages jusqu'aux rochers, aux falaises, aux plages de nos côtes. Nulle autre que Marisol, avec ses yeux immenses et fascinants, ne pourra mieux incarner la Marianne de nos mairies quand les bustes de Mmes Bardot et Casta auront cessé de plaire. Je soutiendrai cette candidature avec assurance aux tiers payant, provisionnel, mondiste ou temps pédagogique, sans m'inquiéter de la grosseur des tiers, je m'en fiche comme du quart. Et je me glisserai sous sa couverture médicale universelle. C'est bien comme ça qu'on appelle la grande feuille de papier d'aluminium en or qu'utilise le SAMU ?

15 mars 2015

N°139 - Belles visées et... billevesées *


J'entends à la radio que nos biathlètes ont cartonné ! Normal : un biathlète est un fondeur qui fait des ronds dans la neige et des trous dans des cartons. C'est souvent un bidasse (because la carabine), un biffin ni bigleux ni binoclard, au bide plat, sans biscotos bodybuildés. Petite bizarrerie du bizness de ce bipède bivalent : il ne fait pas ça pour le grisbi et ça n'est pas du bidon. C'est son hobby, comme il y a des fans de bicross, de grand-bi ou de bicycles de tous acabits... Un biathlète trace, bille en tête, à toute biture, mais sans bière ou bibine au bivouac : pas de binz ! Il fourbit bien son biscaïen car en bidouiller sans alibi un bitoniau ou un bidule lui vaudrait un billet pour biribi...

Sans se biler, nos biathlètes ont estourbi les Biélorusses, et les autres, qui ont bigrement bisqué ! Alors on les bichonne, on les bisse, on leur tire son bitos ou bise la binette. Leur bilan fait des bienheureux dans les bicoques, d'Albi à Bihorel, de Billancourt à Biscarosse, et jusque dans les gourbis des bidonvilles. Les birbes et les bisaïeules en sont tout ébaubis, comme les bizuts. Les Bigoudens bigotes et les Binicaises en bikini bigarré gambillent sur la biguine du biniou. Les Biarrots et les Biterrois, en bisbille après le derby de rugby, se rabibochent "chez Bibi" en biberonnant un byrrh ou la bistouille. Au bigophone bibande à haut débit on oublie le billet-doux de son biquet et les bigoudis du bichon, on laisse là le bistouri sur le billard, le bifteck sur le billot, les habits au cagibi et l'obi sur le biwa, on abandonne le bicorne au lobby, le combi sur le bitume ou le bimoteur sous la biroute. Bidochon bipe Paul Bismuth, le bibliophile de Bigorre un bijoutier bisontin et le rabbi de Bidart un bistrotier de Bischheim... On biche, c'est Byzance !


* Un "remake" du N°8 du... 1/3/2006 !