29 novembre 2012



N° 92              Pacification

J'entends à la radio que, finalement, les adhérents UMP ne vont peut-être pas revoter pour décider ou non de revoter. Alors là je dis : basta, ça suffit, y en a marre ! On ne peut plus travailler ! Voilà déjà dix brouillons de "mots parallèles" jetés au panier en quelques jours !


J'allais proposer de l'organiser, moi, ce foutu référendum. Comme ils n'ont aucune chance de mieux choisir entre un oui et un non qu'entre deux noms, j'avais une solution à cinq bulletins : non / oui, mais pas JFC / oui, mais pas FF / oui, mais pour JFC / oui, mais pour FF. Histoire de rebattre les cartes et de remettre un peu de suspens. Et de ne pas finir encore dans un mouchoir, à quelques centaines de voix près (des pouièmes de dépouillement…) selon qu'on compte les post-it d'Istres ou qu'on zappe les votes de Wallis et Futuna.


Ah, Wallis et Futuna… Deux iles perdues au milieu d'un océan immense. Leur nom semble celui d'un couple de légende, affronté à des navigations interminables, aux tempêtes et aux fortunes de mer… Comme Ulysse et Pénélope, Eurydice et Orphée, ou Paul et Virginie… Deux paradis de coraux, de lagons et de palmiers… Wallis, ô pays de merveilles…


Où l'autre matin, bien plus tôt qu'en métropole, une poignée de militants, avant d'aller pêcher la carangue, a déposé dans l'urne des bulletins qui se sont évanouis en faisant le tour du monde. Ce qui a valu aux organisateurs de la consultation une noix de cocoe d'honneur. Et foutu le bordel dans la République.

Alors que ces électeurs sont d'abord de braves sujets du roi d'Uvea, le Lavelua Kapiliele Faupala, ou du roi de Sigave, le Tui'sigave Visesio Moeliku, ou bien du roi d'Alo, le Tuiagaifo Petelo Fikena. Ah, non, au fait, celui-ci a abdiqué il y a deux ans. La place est libre ! Et son altesse Moeliku a 90 ans… Voilà la solution ! Il faut introniser JFC roi de Mata'tuvu, et FF roi de Kola'tebask. Ils seront à des dizaines de milliers de kilomètres, ils nous foutront la paix et… on les oubliera ?

7 novembre 2012



N° 91          Précision… trompeuse

 
J'entends à la radio, aux petites heures de l'aube, une voix féminine, inconnue et juvénile. Les piliers chevronnés de France Inter sont partis en congés de Toussaint. Ils ont laissé leurs micros aux remplaçants et aux stagiaires… La voix douce et ingénue me chuchote qu'on a trouvé près de Paris le squelette presque complet d'un mammouth. Elle ajoute, pleine d'une déférence admirative, qu'il est "vieux d'au moins cinquante mille ans avant notre ère".

J'écarquille mes ouies : de quelle ère parle donc cette petiote, qui ne doit pas être tellement plus âgée que nos petits enfants ? Elle distinguerait sûrement, elle aussi, au premier coup d'œil, un triceratops d'un megalosaurus, ce qui peut rendre service, mais je parie qu'elle ne saurait dire, elle non plus, si j'ai connu Charlemagne.
Mettons qu'elle pense à l'ère quaternaire. Dans ce cas, son mammouth aurait vécu à l'âge de glace un ou deux, il y a deux millions et demi d'années, plus, donc, cinquante mille ans. Mais comme la fin du pliocène n'est datée qu'à un pliohippus près, la précision me parait un peu superflue...
 
Ne parlerait-elle pas plutôt de l'ère chrétienne et d'un mammouth, pas deux heures moins le quart mais cinquante mille ans BC, AD ou av. JC ? L'intrusion de ce mammouth étant, à mon sentiment, aussi déplacée dans la religion que dans un magasin de porcelaine, on pourrait aussi bien le millésimer avant l'hégire islamique, ou même la genèse hébraïque, tout paradoxal que ce soit. L'écart serait insignifiant…

Non, cette jouvencelle parle de choses qu'elle connait. Elle est passée de l'ère des mobiles à celle des smart-phones, elle vient d'entrer dans celle des tablettes. Avant, c'était la préhistoire et son pachyderme a cinquante mille ans, point.
 
La coquine m'a fait gamberger... Je ne me suis pas rendormi mais son babar m'a fait louper les infos. Je ne saurai pas sur quoi se sont étripés hier les éléphants du PS. J'ignore encore si, aux US, l'âne démocrate a eu raison de l'éléphant républicain. La peste soit des stagiaires !