19 juillet 2019

N° 222 - C'est le bouquet !



J'entends la radio parler beaucoup d'arthropode... Cela m'inquiète car je pourrais bien être concerné. Mon toubib m'a dit en effet l'autre jour, après m'avoir examiné : "Que voulez-vous... C'est de l'arthrose ! Il n'y a pas grand-chose à faire..." Mais les élancements de mes articulations lombaires n'ayant pas gagné celles de mes pieds, ce qu'il me reste de grec du lycée m'a permis de lever un doute : je ne suis pas arthropode. Ce n'est donc pas mon cas qui intéresse la radio. Du moins, pas cette radio là... Je me suis quand même renseigné sur le web : le corps d'un arthropode, constitué de segments munis chacun d'une paire de pattes articulées, est couvert d'une carapace rigide qui lui sert d'exosquelette. Je l'ai échappé belle, non ? Même si, avec mes os à l'extérieur, je pourrais me dispenser de radio. Wikipédia cite des exemples : le mille-pattes, le perce-oreille, le cloporte, le scorpion, le homard...

Oh, à propos, vous avez entendu cette histoire ? Pas croyable... Ce n'est pas un bobard : un homard a fait tomber un Ministre d'Etat ! Il y a dix ans un homard avait déjà failli couter sa place au Ministre de la Culture : celui (le homard) que Jeff Koons avait pendu au plafond de la Galerie des Glaces. Mais il était énorme ! Le homard de De Rugy, lui, était juste de gros calibre et peut-être un peu trop fréquent sur sa table, du temps de son règne au Palais Bourbon. 
C'est dommage quand même, quand on a le souci de la biodiversité, de ne pas servir aussi de temps en temps de la langouste royale, des gambas à la plancha, des écrevisses sauce Nantua, des langoustines flambées, des cigales de mer à l'ail ou de simples plateaux de crevettes grises...


Voilà donc qu'il y a maintenant des écolos-homards, en plus de la gauche-caviar. Un vrai panier de crabes... A propos, tenez, il me semble que depuis un moment la REM, vous savez la République En Marche, eh bien elle ne va pas vraiment de l'avant. J'ai même le sentiment qu'elle a plutôt tendance à marcher en crabe, si vous voyez ce que je veux dire : de côté, tout de travers, comme ces tourteaux qui en ont une plus grosse que l'autre, celle qui en pince pour la droite...

Savez-vous que c'est aujourd'hui, 19 juillet, que commencerait le mois de thermidor, fatal au homard ? Après l'histoire de De Rugy faudra pas s'étonner si on entend chanter, dans les rues de Versailles et d'ailleurs : "Ah, ça ira, ça ira, ça ira, les aristo-crabes à la Lanterne !..."



5 juillet 2019

N° 221 - Tweet and tweet, let's tweet again !


J'ai entendu à la radio que Trump est allé poser un pied au delà du 38eme parallèle. On ne parle jamais de parallèle sans éveiller mon attention. Une fois là, il a pris tendrement les menottes du petit Kim Jong-un dans ses grandes paluches, il a plongé son regard jusqu'au tréfonds de ses yeux bridés et lui a fait cette déclaration solennelle : "Hey, guy !"
Depuis, les géopolitologues les plus avertis se perdent en conjectures : les uns, évoquant le petit pas d'Armstrong, croient à un grand pas vers la paix dans le monde ; les autres citent Labiche et son "Embrassons-nous, Folleville".

C'est qu'il semble bien loin, tout à coup, le temps où Donald surnommait Kim "the rocket-man" et tweetait que ce petit gros était complètement cinglé ; celui où, de son côté, Kim le traitait de fripouille, de gangster et de "dotard", autant dire de vieux con gâteux. Mais je l'ai tenu moi-même pour une ganache insane quand, avec des outrecuidances de gougnafier, il a nié le dérèglement climatique. Puis j'ai maudit ses rodomontades de matamore et son cynisme de soudard quand il a prétendu murer la frontière mexicaine. Je l'ai qualifié de paltoquet, de béotien et de maroufle pour avoir plaqué l'UNESCO. De mufle et d'escobar pour son rejet de l'accord de Paris. Je l'ai sans doute traité de sagouin et d'ostrogoth le jour où il a autorisé des forages en Arctique. De boutefeu givré quand il a transféré son ambassade à Jérusalem. Et au moins d'olibrius, de faquin, de gourdiflot et de pendard obtus lorsqu'il s'est assis sur l'accord nucléaire. Je le voyais comme un butor, un flambard, un sacripant mal-embouché, un spadassin tudesque tant qu'il menaçait d'annihiler l'Iran.

Mais tout a changé... Donald Trump est aujourd'hui comme cul et chemise avec le despote de Pyongyang. On s'attend donc à ce qu'il aille maintenant bécoter l'ayatollah Ali Khamenei, qu'il fleurisse sa barbe puis époussette gentiment les épaules de son kaftan. On ne doute pas qu'il remplacera bientôt les barbelés du Rio Grande par des haies de charmille, ni qu'il conduira lui-même la parade du prochain 4 juillet en tête d'un essaim de pom-pom girls en trottinette.

On aimerait tant partager le rêve américain d'un second mandat...