23 mai 2012

N°81        Mode in France


J'entends à la radio bien des railleries sur la touche de notre nouveau président… Ce brave homme normal s'est vu propulser directement du marché de Brive-la-Gaillarde, au tréfonds de la cambrousse corrézienne, jusqu'à l'Aspen Lodge, Camp David, Catoctin Mountain Park, Thurmont, Maryland, USA. Sans que personne n'ait prévenu Valérie, avant qu'elle boucle la valoche, que là-bas, dès friday morning, on se dresse casual. En T-shirt, jean et converses. Et qu'on ne met pas sa cravate(1), encore moins le Grand Collier de la Légion d'Honneur qu'elle avait cru bon de lui emmailloter dans son Damart.

Le pauvre François n'avait donc rien d'autre à se mettre sur le dos que les trois complets sombres qu'il avait, l'un après l'autre, fourrés dans le sèche-linge le jour de son intronisation pluvieuse. Je ne compte pas celui qu'il avait dû emprunter à Delanoë. Quand il s'était pointé à l'Hôtel de Ville, dans un état lamentable, une fois de plus trempé comme une soupe, de la tête aux pieds, Bertrand lui avait dit : "Si tu veux te changer, c'est maintenant" !
On s'est bien rendu compte, à la télé, quand il a posé entre Barack et Angela, l'air d'un gars en chaussettes à la plage(2), que les costards de La Halle aux Vêtements, à Tulle, ça n'est pas top ! Ca tiraillait autour du bouton qu'il n'avait toujours pas défait. Comme il n'avait pas encore abusé du cheeseburger-frites(3), c'est que la veste avait sérieusement rétréci…
Ce bouton… Il a fallu que Valérie le recouse en catastrophe quitte à mettre François en retard à l'OTAN. Sans compter que depuis que la first-girl-friend l'a viré, Julien Dray, le tocard aux tocantes, n'était pas là pour expliquer le décalage horaire : tu fais faire un demi-tour à ta petite aiguille, pas au bracelet(4), ballot !

Il y en a d'autres qui n'étaient pas en retard, à peine le président investi. Qui voulaient refaire le coup des grèves de 36, réclamer tout de suite des primes, d'exposition au froid, de station debout prolongée, et des CDI jusqu'à soixante ans, et la parité par-dessus le marché, et manifester en tenue de travail… Encore que leur délégation aurait peut-être hésité si DSK avait été nommé ministre du travail. Ce sont les pin-up du crazy horse(5). On leur a vite fait comprendre, comme François aux States, qu'elles pouvaient aller se redéshabiller.


Pour ceux ou celles qui n’auraient pas tout suivi, voir :
(2) Rendons à Thomas Legrand (France Inter) ce qui est à Thomas Legrand.
(5) http://www.lefigaro.fr/social/2012/05/16/09010-20120516ARTFIG00390-les-danseuses-du-crazy-horse-en-greve.php