J'ai entendu à la
radio qu'on avait encore pas mal dégagé !... Il y a un mois je connaissais vaguement
de nom, de vue ou de réputation un tiers des ministres qui venaient d'être nommés.
Aujourd'hui, sur les vingt qui sont encore présumés irréprochables et bons pour
le service, je n'en connais plus qu'un quarteron. J'allais les appeler "les
quatre vieux de la vieille", en oubliant que la vieille en question c'était
la garde de l'empereur, et les vieux, ses grognards. On n'en est pas là, enfin... pas encore.
Avant, avant la révolution, mes quatre briscards n'étaient même pas
de la même clique : le premier tissait sa toile entre Croix-Rousse et traboules,
le second vaquait de l'arsenal de Lorient à ceux du Moyen Orient, le troisième faisait
dans le mille-feuille* et le dernier prêchait la télécologie. A propos, celui-là
ne doit pas avoir beaucoup d'atomes crochus avec son patron... On le sait,
l'atome n'est pas son truc : on dit qu'il en fait des cauchemars de Fukushuaïa
! Quant à son patron, on verra : arrivera ce qu'areva...
Souhaitons en tout
cas que personne n'ait plus à quitter le gouvernement comme un malpropre. Mais,
on le sait maintenant, il suffit d'un rien pour qu'un corbeau adresse un poulet
au Canard et que la volaille qui fait
l'opinion, comme dit Souchon, de peur d'avoir été pigeonnée, pousse des
cris d'orfraie. Et pour que le dindon de la farce se retrouve le bec dans
l'eau.
Je ne veux pas jouer
les oiseaux de mauvais augure, hulot ou autre. Je me garderai de ternir la
blancheur de la collomb confrontée aux nuées de migrateurs (quoique...). Je ne tiens pas à porter
la poisse à quiconque. Et je m'en voudrais en particulier si la ministre des
affaires européennes, la petite Mme Loiseau, en venait à se faire du mouron...
* Tout le monde a lu,
bien sur, les mille pages du programme de B. Le Maire pour l'une des primaires.