13 février 2017

N° 178 - Deo gratias !




J'entends à la radio que F. Fillon a dû regretter d'être allé à la messe à Saint-Gilles de la Réunion. Son staFF n'avait pas pensé à ouvrir un missel pour vérifier la liturgie du 6eme dimanche du Temps Ordinaire, année A. FF ignorait donc qu'il allait entendre les versets 5, 25-26 de l'évangile selon Saint Matthieu. Mais il a réussi à en subir la lecture sans que cela lui fronce un sourcil ni fasse bouger l'autre :
"Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter qu'il ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou".
Il faut dire que Matthieu, percepteur de son état avant de faire apôtre, ne plaisantait pas avec la thune. Mais, quand même, on ne sait plus à quel saint se vouer...

Si seulement FF avait pu patienter jusqu'au 25eme dimanche du même Temps Ordinaire, à la fin septembre ! Il aurait trouvé les versets 20, 1-16 du même Matthieu beaucoup plus agréables à l'oreille. Je vous résume la parabole. C'est l'histoire d'un vigneron qui fait travailler des journaliers. A l'aube il embauche une équipe de vendangeurs au tarif d'un denier par journée de douze heures (c'était bien avant Martine Aubry). Trois heures après il voit des types qui glandent et les engage à leur tour. Même chose à midi, puis trois heures plus tard. Une heure avant la fin de la journée, il tombe encore sur des fainéants qui trainassent et il les recrute aussi. Peu après, c'est la paye. Le comptable commence par les derniers arrivés et leur remet un denier. Bien sûr tous les autres râlent, surtout les vrais vendangeurs qui ont bossé depuis le lever du soleil : "Quoi, ils ne connaissent rien au métier, ils ont à peine travaillé, ce sont de vrais emplois fictifs, et ils touchent autant que nous" ? Alors le vigneron, sur le ton noble qui siérait à un sénateur, leur fait ce sermon :
"Mes amis, je ne vous fais aucun tort : n'étions-nous pas convenus d'un denier ? Prenez ce qui vous revient et allez-vous-en. Je veux donner à ceux-là autant qu'à vous. N'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ? Pourquoi voyez-vous d'un mauvais œil que je sois bon" ?

Finalement, il doit y avoir moyen de s'entendre avec ce Matthieu-là.