J'entends à la
radio que l'Emmanuel est En marche
sur les platebandes. Au point que son collègue chargé du Budget s'est senti
obligé de le remettre sur le droit chemin, bien d'équerre. Et de lui rappeler
que les douaniers dépendent de lui, Eckert, et qu'il n'a pas, lui Macron, à les
équiper de sea-bubbles. Mais j'en devine qui souhaitent des explications. Une
sea-bubble c'est... comment dire ? A première vue c'est plutôt une auto, toute ronde,
toute vitrée, genre Isetta. Vous vous souvenez : le pot-de-yaourt, l'œuf-à-roulettes
? Mais ça marche à l'électricité, comme une zoé d'autolib. Par contre ça ne roule
pas, ça vole. A cinq ou dix décimètres d'altitude, pas plus, mais sans faire de
rase motte, bitume ou pâquerettes : ça vole sur l'eau. Rien à voir cependant avec
un hydroglisseur à fond plat, un hovercraft cachant un coussin d'air sous sa jupe
ni un ekranoplane(1). Ces engins-là ont des hélices aériennes,
alors que celles de la sea-bubble sont sous l'eau, au bout de ses pattes arrière.
Pardonnez-moi, je n'avais pas encore précisé que la bubble a quatre longues pattes
et des pieds-bots. Qui sont si difformes qu'ils la poussent hors de l'eau quand
elle avance. Résultat : minimum de frottement, maximum d'économies(2)
!
Voilà ce qui a séduit
le ministre qui en est chargé (de l'économie) puis fait germer chez lui l'idée d'en
doter les gabelous parisiens. Des gens que, pourtant, on est habitués à croiser
en descendant d'un airbus ou d'un boeing plutôt qu'en débarquant d'un bateau-mouche...
Il n'empêche que les trafiquants feraient bien de prendre garde quand la fantaisie
les prendra de pousser en go-fast jusqu'à Notre Dame : une bubble qui met la
gomme pourrait leur fondre dessus à... vingt à l'heure !
L'histoire a mis
M. Eckert en rogne. L'Emmanuel prétend que ce n'était qu'une blague(3).
Que voulez vous, "ça va mieux", il est jeune et ça sent les vacances.
Mais de là à coincer la bulle à Bercy...
(2)
On
verra : pour le moment il n'en existe encore que des maquettes.