5 juillet 2019

N° 221 - Tweet and tweet, let's tweet again !


J'ai entendu à la radio que Trump est allé poser un pied au delà du 38eme parallèle. On ne parle jamais de parallèle sans éveiller mon attention. Une fois là, il a pris tendrement les menottes du petit Kim Jong-un dans ses grandes paluches, il a plongé son regard jusqu'au tréfonds de ses yeux bridés et lui a fait cette déclaration solennelle : "Hey, guy !"
Depuis, les géopolitologues les plus avertis se perdent en conjectures : les uns, évoquant le petit pas d'Armstrong, croient à un grand pas vers la paix dans le monde ; les autres citent Labiche et son "Embrassons-nous, Folleville".

C'est qu'il semble bien loin, tout à coup, le temps où Donald surnommait Kim "the rocket-man" et tweetait que ce petit gros était complètement cinglé ; celui où, de son côté, Kim le traitait de fripouille, de gangster et de "dotard", autant dire de vieux con gâteux. Mais je l'ai tenu moi-même pour une ganache insane quand, avec des outrecuidances de gougnafier, il a nié le dérèglement climatique. Puis j'ai maudit ses rodomontades de matamore et son cynisme de soudard quand il a prétendu murer la frontière mexicaine. Je l'ai qualifié de paltoquet, de béotien et de maroufle pour avoir plaqué l'UNESCO. De mufle et d'escobar pour son rejet de l'accord de Paris. Je l'ai sans doute traité de sagouin et d'ostrogoth le jour où il a autorisé des forages en Arctique. De boutefeu givré quand il a transféré son ambassade à Jérusalem. Et au moins d'olibrius, de faquin, de gourdiflot et de pendard obtus lorsqu'il s'est assis sur l'accord nucléaire. Je le voyais comme un butor, un flambard, un sacripant mal-embouché, un spadassin tudesque tant qu'il menaçait d'annihiler l'Iran.

Mais tout a changé... Donald Trump est aujourd'hui comme cul et chemise avec le despote de Pyongyang. On s'attend donc à ce qu'il aille maintenant bécoter l'ayatollah Ali Khamenei, qu'il fleurisse sa barbe puis époussette gentiment les épaules de son kaftan. On ne doute pas qu'il remplacera bientôt les barbelés du Rio Grande par des haies de charmille, ni qu'il conduira lui-même la parade du prochain 4 juillet en tête d'un essaim de pom-pom girls en trottinette.

On aimerait tant partager le rêve américain d'un second mandat...




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