6 janvier 2025

Numéro 300

Voilà, c’est le numéro 300, qui clôt le troisième volume, au moment où commence une nouvelle année que je souhaite, de tout cœur, sereine, heureuse et bien remplie à mes lectrices et lecteurs fidèles.

Mais... quel en est le nombre, combien en reste-t-il ? Plusieurs, dont j’appréciais les objections comme les éloges, ne sont déjà plus de ce monde... Quelques autres, pas avares hier de bons tuyaux comme de piques savoureuses, n'ont malheureusement plus aujourd'hui, du fait de l’âge ou de la maladie, le loisir ou la faculté de lire mes modestes billets...

Sinon, qui peut s’intéresser encore, à notre époque, à des biftons qui commencent par "J’entends à la radio..."?  J'y entends dire justement que les petits écrans, avec youtube, instagram, tiktok et leurs algorithmes, ont pris nettement le dessus sur la télé, qui avait elle-même supplanté la TSF d'autrefois. On dit même que la moitié de nos contemporains, fatigués de l'info en boucle, saturés d'actualité et lassés de devoir démêler le faux du vrai et de ses alternatives, ont pris le parti de tout couper, de cesser purement et simplement de se tenir au courant. Alors, comment pourraient-ils savoir à quel événement, quel fait divers, quel potin tel ou tel billet fait allusion ?Pourraient-ils même en être curieux si la page, longue de plus de 280 caractères, leur parait rédigée en une sorte de jargon vieux français ? Ou, pis encore, lorsqu'elle prend la forme d'un détournement, d'une parodie d'une chanson d'un autre âge, dont nul ne connait plus la version originale. Alors qu'on peut faire tellement mieux, tellement plus vite, avec l'intelligence artificielle ! Il y a longtemps déjà (près d'un quart de siècle...) lors d'un meeting professionnel où nous faisions connaissance du groupe qui venait de nous absorber, leur grand chef m'avait présenté comme l'un des... dinosaures. Voilà, c'est ça : avec ma radio, mes subjonctifs, mes alexandrins, mes chansons françaises, je suis plus que jamais un dinosaure.

Mais on peut également juger inconvenant de s'amuser à des futilités, de perdre son temps à marivauder quand le monde est tellement angoissant, les périls si menaçants, quand tant de gens périssent sous les décombres ou survivent dans les ruines. C'est vrai, j'en conviens et cela me retient... Mais cela fait tellement de bien aussi de se changer les idées ! Alors, faisons une pause, le temps de choisir peut-être un autre support. Mais qu'on ne m'en veuille pas si jamais un racontar, un ouï-dire, me faisait encore craquer, à ma façon...



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