J'avais entendu à la radio Mme Morano, plus lettrée qu'on
ne croit, qualifier NKM de "mijaurée". Son ennemie jurée sans doute ? Elles connaissent pourtant la même disgrâce...
J'avais retrouvé dans le "Bourgeois gentilhomme" : Voilà une belle mijaurée, une pimpesouée bien
bâtie... Je songeais, dans la queue de la
caisse 5 du Primini, à m'en servir dans un prochain billet. Pimpesouée,
pimbêche... Curieux, ça n'existe pas au masculin. Mais chichiteux, oui. J'inventais
déjà des mots à la Sarko : une pimbijaurée tourneboussolée1, une pimbéchouée
farfelotte, une pimpêchiteuse enrhubarbouillée...
Mais le ton montait dans la file
voisine, celle de la 6. C'étaient encore la brave Huguette et l'incorrigible Léon
qui se chamaillaient2 !
- Vous
avez vu, Léon, il y a des produits halal maintenant au Primini.
- Oui, Huguette, j'ai vu. Juste après le rayon casher et antillais. Et alors ? Il y a
des clients...
- Quand
même, Léon, jusque chez nous ? Moi, je suis d'accord avec Mme Kosciuszko: s'ils
ont besoin de mosquées, ce n'est pas à nous de payer. Il n'y a qu'à taxer la
viande halal3.
- On se demande ce qu'ils mangent, eux, les Komachinko, avec un nom pareil... Mais je suppose
que vous proposez aussi une dime sur la bûche, la dinde et le chapon, pour
payer les illuminations de Noël ?
- Léon,
vous n'êtes pas sérieux. Noël, ça fait partie de nos traditions : nous sommes
un pays chrétien !
- Ouais...
Mais ça nous coute cher, l'entretien des églises. Tenez, on devrait remettre la
gabelle4 sur le sauternes et le monbazillac. Ce sont les vins de
messe préférés des curés, vous le saviez ?
- Léon
! Vous allez blasphémer !

- Evidemment, Léon, je sais : on est en république, laïque, tout ça...
- Voilà ! Et l'égalité : on ne paie pour personne. Même les bouddhistes. Vous savez qu'ils sont presque un million en France ? Avec des temples, des ashrams à gérer. Vous n'allez pas proposer de coller une vignette sur leur grand et leur petit véhicule ?
- Léon,
vous me fatiguez ! Je vous parle des églises, des mosquées...
- Et les gens comme moi alors, nombreux, si nombreux, qui se demandent, comme Souchon : "Et si le ciel était vide ? Et si, en plus, y a personne ?" Et tous ceux qui ne croient vraiment ni à Dieu ni à Diable, ni au côté lumineux ni au côté obscur de la Force6 ? Qu'est-ce qu'on pourrait taxer pour qu'ils aient des endroits où se réunir ?
- Et les gens comme moi alors, nombreux, si nombreux, qui se demandent, comme Souchon : "Et si le ciel était vide ? Et si, en plus, y a personne ?" Et tous ceux qui ne croient vraiment ni à Dieu ni à Diable, ni au côté lumineux ni au côté obscur de la Force6 ? Qu'est-ce qu'on pourrait taxer pour qu'ils aient des endroits où se réunir ?
- Calmez-vous Léon, calmez-vous. Je ne sais pas, moi... En tout cas pour les mosquées il vaudrait
mieux que ni les sous, ni les imams viennent d'on ne sait pas où.
- Là,
je suis d'accord avec vous. Mais au fait, vous savez combien de curés des
paroisses de France viennent d'Afrique ? Dites un chiffre, pour voir. A votre
idée... Un sur cinq ! Alors, expliquez-moi, Huguette : pourquoi vous n'embauchez
pas, ici, chez nous ?
Et pour K&JJ qui apprécient mes notes de bas de page :
1 Voir par exemple : http://www.tdg.ch/monde/Tourneboussole/story/28104118
2 Vous vous souvenez des
"Mots //" n°129, du 9/9/2014 ?
4 Le mot vient du provençal gabela
et désignait à l'origine un impôt indirect,
prélevé notamment sur des articles de la production industrielle ou agricole en
France durant le Moyen Âge et l'Ancien Régime (gabelle des vins, des draps, du blé).
5 Je
n'apprends rien aux Normands. Les autres consulteront http://www.rouen-histoire.com/Cathedrale/tour_de_beurre.htm
6 Star wars, of
course...
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