18 avril 2014

N° 121 - Ponte et chaussé


J'entends à la radio que le pape François… (oui, François, comme François d'Assise ; étonnant, non, que celui-là n'ait pas eu plus tôt sa place au… Saint-Siège ?). J'entends hier que, fidèle à la tradition du jeudi-saint, le pape François s'est rendu dans un hospice, pour y laver cette fois les pieds d'une douzaine de pauvres gens, malades ou handicapés. Peut-être avaient-ils eu à cœur, pour que cela en vaille la peine, de ne porter depuis des semaines que les sandales du Poverello? Ou bien est-ce tout penauds qu'ils ont ôté leurs grolles, en s'excusant avec les mots de Félix Leclerc (oui, Félix, pas Michel-Edouard ; non pas Potin : Leclerc, le Québécois !) :

Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé
Ils m´ont porté de l´école à la guerre
J´ai traversé sur mes souliers ferrés
Le monde et sa misère...

Ou bien les ont-ils gardées, méfiants, serrées entre leurs mains, en se souvenant, avec Guy Béart:

Dans la neige y avait deux souliers,
Dans la neige, qui étaient oubliés [...]
J´ai couru nu-pieds tant de chemins,
J´ai couru, je les prends dans ma main.
Je les chauffe, ils sont encore froids,
Je les chauffe en les gardant sur moi.
Ô miracle, les petits souliers,
Ô miracle, sont juste à mon pied !


Mais, le même jour, j'entends à la radio que, de temps à autre, un virtuose de la brosse à reluire s'installait dans un salon aux lambris dorés d'une annexe du palais pour y astiquer, lustrer, glacer les escarpins, derbys, richelieus et mocassins d'un mirobolant conseiller de notre président. Et là, je ressens comme un coup de pompe…


P.S. Autre titre possible : “Au culte, qui se perd”... Une autre idée ?

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