9 avril 2014

N° 120 - Post électoral


J'entends à la radio qu'il y a une ville, une petite ville. On n'en a pas parlé le soir des municipales. Une sous-préfecture de bocage, modeste. On dit :
    - Pourtant elle s'est vachement distinguée.
    - C'est normal, c'est normand.
    - Non, c'est du lard et du cochon.
Elle n'a pas de triple A. Les Moody's, les Standards & Poor's l'ignorent. Ils ne l'ont jamais notée ni dégradée. Elle n'a pas droit non plus aux cinq A de l'association amicale des amateurs d'andouillette authentique. On dit :
    - Celle de naguère, de Troyes, vaut-elle tripette ?
    - A Arras, la saucisse a six A, c'est sûr.
   - Et c'est la plus longue du monde : elle a fait le tour de la Grand-Place* !
On chipote là sur des chipolatas. La ville, la petite ville normande a un décuple V. Deux fois cinq, parfaitement. C'est le pays des vénérables et vaillants vétérans voraces de véritables viscères et ventrailles de vigoureux verrats virois. La petite ville s'est distinguée. En s'attribuant un V supplémentaire de victoire. C'est la commune de plus de neuf mille habitants qui Vire à gauche. La seule, en un seul tour. On dit :
    - Malheureusement, leur spécialité est de faire l'andouille…
et ça faire rire.
    - Mais leurs voisins de Villedieu restent à droite !
    - Là, c'est les cloches, et c'est aussi poêlant.

On reprend son sérieux. On en vient au coût des élections. Aux économies à faire. Voyez Kaboul. On a voté là bas aussi. Le dépouillement est en cours. 
On dit :
  - Ils ont la guerre, et pourtant ils participent, plus que nous.
  - Quel exemple... 
 - Mais il leur faut moitié moins d'isoloirs : les femmes viennent avec le leur. Leur dépouillement attendra. Et leurs cartes d'identité peuvent être imprimées en série, avec une seule et même photo. Il n'y a pas de petites économies.

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