29 juin 2015

N° 146 - OGM


J'entends à la radio des choses épouvantables et consternantes. J'en viendrais presque à envier ceux qui s'excusent parfois de ne comprendre goutte à mes chroniques, faute d'allumer assez souvent la radio ou la télé... Oui, Marinette, et toi, Pamphile, je m'en voudrais d'être celui par qui vous apprenez les horreurs et les angoisses qui font l'actualité de ces jours-ci. Ce scrupule retient mes mains au dessus du clavier, sans compter l'inconvenance qu'il peut y avoir à trouver là un peu de matière à sourire...

Il y a pourtant une chose que je ne peux garder pour moi. Marinette, Pamphile, mes amis, je dois vous prévenir : vous pouvez dès maintenant trouver dans les blisters du Prisunic ou sur l'étal du boucher de la viande d’agneau mâtiné de méduse. Pour ma part j'attends encore l'occasion d'en, comment dire... mâchouiller ? J'ai hérité de mon père - et c'est à peu près tout - un goût prononcé pour le gigot d'agneau aux flageolets (1). Voilà pourquoi je suis impatient de savoir si l'agneau-méduse fleure aussi bon la mer et le grand large qu'un vrai pré-salé du Mont. Et je suis curieux, d'un autre côté, d'en tâter la chair pour voir si elle est plus ou moins flageolante que la tête de veau gribiche ou le flanby à la gélatine de varech.

Mais j'entends que la vocation du mouton aux gènes de méduse n'est pas essentiellement gastronomique. L'objectif serait plutôt d'en rendre la peau transparente et phosphorescente. C'est une nécessité dont, je le confesse, je n'étais pas conscient. Je conçois bien que, les nuits d'insomnie, il soit plus facile, dans l'obscurité, de compter des moutons fluorescents. Mais à part ça?... Moi qui avais envie de m'offrir cet hiver une veste en mouton retourné, je vais y réfléchir. La transparence, a priori, ça marche recto-verso, non ? Je n'aimerais pas que, sur mon passage, voyant mon habit neuf, des polissons crient "Vive l'empereur" !

Mais revenons à nos... Non, à nos soucis. N'y aurait-il pas un gène qu'on pourrait inoculer à toute la population, dans une de ces campagnes dont Mme Bachelot avait le secret ? Un gène qui permettrait de repérer à temps tout individu animé d'intentions meurtrières. Par exemple un gène de fugu, le poisson-lune qui enfle quand il s'excite. Ou bien un gène de tourteau, qui fasse marcher l'enragé de travers. Ou, après tout, plutôt un gène de calamar et qu'il aille à reculons au lieu de commettre des atrocités !



(1)     J'ajoute, pour être juste, un faible pour les calembours, les chansons détournées et les alexandrins. Et une certaine affection pour Cyrano. What else ? Je laisse mes frères et sœur compléter la liste...



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire