21 octobre 2024

N° 298 - Sauve qui pleut

J’ai entendu à la radio et, surtout, nous avons vu à la télé des flots torrentiels s’engouffrer dans les rues de gros bourgs tranquilles et les dévaster en un rien de temps. Nous avons vu les maisons envasées, les sous-sols engloutis, les boutiques mises sens dessus dessous, les autos à la dérive, les ponts disloqués et balayés. La soudaineté, la violence du déferlement nous ont stupéfaits.
Bien sûr avec mon mauvais esprit tatillon j'ai levé les yeux au ciel quand un reporter en bottes et capuchon disait qu’il était tombé là plus de pluie en une heure qu’en deux mois (quels mois ?) ou que la rivière avait atteint ici la cote 6.80 (quel niveau d’habitude ?).

Mais, quand même, ça se gâte, non, le dérèglement climatique ?

Evidemment j’ai remarqué par-devers moi que ce n’est pas d’aujourd’hui que les rivières débordent. Il y a cent quinze ans on circula en barque à Saint-Germain-des-Prés. Il y en a cent cinquante la Garonne ravagea Toulouse, où le Président Mac Mahon prononça ce constat clairvoyant : "Que d’eau, que d’eau..."
D’un petit tour en Morbihan cet été j’ai retenu aussi que nos aïeux qui alignaient pesamment leurs menhirs les portaient tout droit de Locmariaquer à Gavrinis, à pied sec. Nul besoin de faire le tour de la rivière d’Auray : la mer, à l’époque, était 12 m plus bas ! Car énormément de glace a déjà fondu depuis 6000 ans, même si ça ne fait jamais que 2 mm par an...

Mais, quand même, il s’accélère, non, le réchauffement climatique ?

Oui, sans aucun doute, mais... que faire ?
Faut-il rejoindre les écolos et tenter de convaincre le monde entier de ne plus compter que sur le soleil, le vent et nos mollets ? De tout user jusqu’à la corde ?
Ou se résigner au contraire, se ranger sous la bannière défaitiste, égoïste et jemenfoutiste de Mme de Pompadour : "Après moi, le déluge !" ?
Doit-on plutôt faire confiance aux technosolutionnistes optimistes, convaincus qu’on finira bien par trouver un truc, une idée, comme toujours ?
Ou faut-il se retrousser les manches, choisir une solution dès maintenant et la mettre au point, sans attendre ? Comme - par exemple - construire une fusée qui expédie une mission de volontaires sur Mars pour la défricher, y créer un nouveau monde, y fonder une nouvelle humanité ? Make Mars great instead. Pourrait-on alors prier M. Musk de ne pas oublier de déménager aussi les animaux, de concevoir l'une de ses roquettes comme une nouvelle Arche de Noé ? Il n’a pas à s’inquiéter, il ne faut pas tellement de place : 70% de la faune sauvage a déjà disparu en cinquante ans.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire