Nous entendons tous à la radio, à
la télé, à la maison, comme au boulot sans doute, l'émotion, l'horreur soulevées
par l'assassinat du prof de Conflans. Nous les lisons dans nos journaux, nos
mails, nos messages. Je ne me vois pas reprendre ici le cours de mes rubriques
futiles comme si de rien n'était. Je n'ai évidemment aucun titre à écrire quoi
que ce soit sur le sujet. Si ce n'est le besoin de partager avec celles et ceux
qui lisent volontiers mes billets deux ou trois choses qui m'ont remué.
Une pancarte, vue sur BFMTV, brandie
sur la Place de la République : "Si Dieu existait, il aurait honte".
Oui, certainement, honte des fanatiques qui le trouvent à l'évidence trop
tolérant, trop coulant et qui décident de prendre les choses en main, de sévir
à sa place, de s'occuper eux-mêmes du jugement dernier. Honte des illuminés
qui, finalement, ne lui font pas confiance, ne le trouvent pas à la hauteur.
Cette pancarte, en s'adressant
directement à Dieu plutôt qu'à ses saints, est plus sévère encore que la
fameuse une de Charlie où le prophète se lamente : "C'est dur d'être aimé
par des cons"... Des cons d'extrémistes qui s'approprient ce qu'ils
appellent leur religion, en font carrément leur affaire, l'utilisent à leurs
fins. Car les hommes continuent à inventer les religions...
J'entends (toujours sur BFM,
depuis mon vélo d'appartement) le recteur de la mosquée de Lyon répéter avec
force qu'on ne peut pas se prétendre croyant et attenter à la vie, si l'on
croit la tenir de Dieu. Pour ma part je crois fermement à la vie (avec une
majuscule peut-être) si je ne crois plus guère en Dieu. Ou alors, je confonds
les deux ? La vie, on en est sûr ; et c'est à peu près tout... Il y a quelques
dizaines d'années j'ai relu par curiosité le credo que j'avais souvent récité.
Je ne pouvais plus souscrire à aucune de ses lignes (sauf celles que les
historiens confirment : "... a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli"). Et
je me demande plus que jamais, pour m'en tenir aux religions d'ici, comment on
peut se réclamer de Moïse, de Jésus, de Mahomet ou de Luther, pourquoi pas de Joseph
Smith [1], et
s'affronter, se trucider, s'exterminer à l'occasion, au nom d'un seul et même
être, réputé suprême et bienveillant ?
[1] "Prophète"
fondateur des Mormons (16 millions de fidèles) voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Smith.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire