17 juillet 2018

N° 204 - Marchons, marchons ?



J'entends à la radio le babillage exalté, le concert de congratulations dithyrambiques qui prolongent à l'envi ces jours de liesse et d'ivresse que j'ai, bien sur, comme des millions d'entre vous chers lecteurs, vécus à la télévision. Je ne voudrais pas qu'on me taxât d'acariâtreté, ni qu'on me fît grief d'être de ces rabat-joie, de ces trouble-fête, de ces pisse-vinaigre ou pisse-froid qui se plaignent toujours que la mariée soit trop belle. Mais, quand-même, il y eut plus d'un loupé inexcusable, plus d'un couac improbable, plus d'un incident stupéfiant qui incitent à penser que, malgré les apparences, notre Emmanuel Monarc est bien loin de tout contrôler...

Nous avons tous vu ces deux brigadiers à motocyclette, habituellement chargés de guider et sécuriser son convoi, se tamponner sous son nez et prendre un gadin qui pourrait leur valoir d'être mutés à la garde républicaine !
Nous avons vu les cracks de la patrouille de France, ces chevaliers du ciel, ces Tanguy et Laverdure de nos forces aériennes, ces super-héros à qui l'on confierait sans hésiter le manche à balai d'un Rafale lourd de missiles nucléaires, se tromper de bouton-poussoir et de feu de Bengale !
Nous avons vu Hugo Lloris, dit "no pasarán", le gardien vigilant et véloce, le garant de l'inviolabilité du dernier carré du territoire, pour tout dire l'ultime rempart de notre défense nationale, en livrer d'un orteil négligent la clé passe-partout à un franc-tireur envahissant !

Nous avons enfin vu le déluge s'abattre soudain des cieux moscovites et détremper sur place les Bleus et l'Emmanuel, comme s'il n'était qu'un vulgaire président normal de l'ancien temps. Nous avons alors mesuré, alors qu'un grand pébroc noir se déployait immédiatement au dessus du tsar Vladimir, mais de lui seul, le degré d'imprévision météorologique, d'impréparation et, disons le, d'amateurisme de l'entourage de notre e-Monarc. "Gouverner, c'est pleuvoir" confessait son devancier, qui avait suffisamment mouillé la chemise, le costard et les fumantes pour qu'on lui prêtât l'oreille sur ce point. Emmanuel dégoulinait... Parmi ses gardes affligés, ruisselant en silence, autour de lui rangés, il y avait nécessairement le porteur de la fameuse mallette. Si quelque crise internationale, fomentée peut-être par l'impavide Vladimir, avait alors nécessité de la sortir du sac, elle aurait pris l'eau de toutes parts et notre arsenal dissuasif aurait fait un gros plouf...

Citoyens, "on est les champions" sans doute. Mais la Patrie n'en est pas moins en danger !




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