Billets d'humœur à périodicité aléatoire, géométrie variable et sujets... à caution
(destinés notamment au délassement des cruciverbistes invétérés).
18 mai 2018
N° 202 - C'est normal...
J'entends à la radio - c'est
vendredi, il est bientôt 9h - l'irremplaçable François Morel. Il ne faut jamais
rien écrire avant d'avoir entendu François Morel. Surtout sur un thème qui lui
tient à cœur et sur lequel il serait impensable, inimaginable, qu'il tienne sa
langue et retienne sa verve. Si par extraordinaire vous ignoriez qui est François
Morel ne croyez surtout pas ce qu'en dit le résumé qu'affiche Google (en tout
cas ce matin) à droite de l'écran, sous quelques photos : "François
Morel est un pianiste, chef d'orchestre, professeur québécois, surtout connu
comme compositeur". Ce n'est pas le bon François Morel, sauf sur les photos !
Pourtant
Google dit vrai quand il précise qu'il est né à Flers, en Normandie, le 10 juin
1959. Oui, François Morel est normand et c'est une raison majeure de bien
l'écouter avant de cancaner sur certains sujets. Par contre ne vous alarmez pas
d'apprendre à la ligne suivante qu'il n'est plus de ce monde depuis le 14
janvier. Je vous assure que je l'ai entendu ce matin dans le poste, l'esprit
toujours aussi vif et la langue toujours aussi bien pendue. Il ne s'agissait
pas de l'un de ces "bobinos" que son collègue Thomas Legrand exhume chaque
matin des archives sonores de la station. C'est bien François Morel, en chair
et en os, qui s'exprimait vertement (et en vers !) sur un point tout à fait
d'actualité. C'est l'autre, le Québécois, qui est décédé cet hiver. Google, qui
ne prête qu'aux riches, attribue ses talents au Normand qui en était déjà bien doté, au point d'avoir mérité quelques distinctions.
La moindre à ses yeux, comme à son nez et à
ses papilles, n'est pas d'avoir été le premier ambassadeur des AOC et AOP de Normandie.
Cette dignité lui a été conférée après qu'il ait fait sur l'antenne un
"coming-out" résolu. Il a confessé ce jour-là être depuis son plus
jeune âge un junkie définitivement incurable, un accro impénitent et insatiable
à ce que des scientifiques américains venaient de dénoncer comme une drogue dure.
Une drogue qui provient d'un triangle certes plus paisible que celui des
Bermudes mais plus funeste encore, à les entendre, que le triangle d'or des
confins du Laos, de la Thaïlande et de la Birmanie : celui que forment les petits
bourgs de Livarot, Pont-l'Evêque et Camembert, au paradis tout sauf artificiel de
la pâte molle à croute lavée ou fleurie...
Ce matin François Morel s'est élevé avec
indignation contre le droit qui pourrait être donné d'étiqueter AOP des
camemberts pondus à la chaine à partir de lait pasteurisé. J'avais hier commencé
à griffonner quelques lignes sur le sujet. Mais, je vous en prie, écoutez
plutôt François Morel :https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-francois-morelet son hymne au camembert !
Un lecteur bien informé (et pour cause...) retourne le fer (et la louche) dans la plaie en rappelant que c'est un fromage québécois (!) qui a décroché le titre de "meilleur camembert du monde" lors d'un concours qui s'est tenu il y a deux mois au... Wisconsin, USA (entre industriels du calendos pasteurisé) !
Un lecteur bien informé (et pour cause...) retourne le fer (et la louche) dans la plaie en rappelant que c'est un fromage québécois (!) qui a décroché le titre de "meilleur camembert du monde" lors d'un concours qui s'est tenu il y a deux mois au... Wisconsin, USA (entre industriels du calendos pasteurisé) !
RépondreSupprimer