13 octobre 2012


N° 89       Poil à gratter

 
J'entends à la radio que notre ancien président s'est mis à la mode* de la barbe de trois jours. Façon Docteur House, What Else, ou Gainsbarre. Le look du bad boy viril qui n'a pas pu se refaire une beauté après avoir été retenu au pieu jusqu'en milieu d'après-midi...

J'ai longtemps été intrigué par les barbes de trois jours. J'imaginais naïvement qu'il fallait cesser de se raser l'avant-veille d'une apparition en public ou d'un passage à la télé ; j'enviais cette aptitude à maitriser son agenda. Je présumais aussi qu'il pouvait en exister de postiches, à plaquer sur un menton glabre.



Je sais maintenant que notre ex prend chaque matin le temps de se tailler soigneusement le poil avec une tondeuse sans sabot (notez bien : sans sabot ; c'est important) réglée pour le calibrer à 2 ± 0.5 millimètres de longueur. Puis de ratiboiser tout ce qui se trouve au dessous de la ligne où son menton rejoint son cou. Enfin d'atténuer le contour de sa barbe en y repassant la tondeuse mais cette fois avec un réglage inférieur d'un cran au précédent. Oui c'est technique, et c'est du boulot… Ca requiert même tellement d'attention que je doute qu'il puisse penser en même temps à la prochaine élection présidentielle, celle de dans cinq ans. D'ailleurs, en affectant de ne plus se raser, ne voudrait-il pas faire accroire qu'il exclut d'ores et déjà tout retour ?

J'en connais qui, s'ils lisaient maintenant par-dessus mon épaule, me souffleraient d'ajouter : peut-être, mais avec le nouveau président, c'est la barbe depuis cent cinquante jours !

 

 * Comme dit l'un de ses copains, la barbe, il y vient.

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